Couplage logique bien qu’inédit de ces pièces écrites conjointement en 1876 et destinées au Concours organisé par la Société russe de Musique. «Le jury trouva mon sextuor digne d’une mention honorable, mais ne tint aucun compte de mon Quintette » ... A titre de revanche posthume, l’auteur de Shéhérazade pourrait constater qu’aujourd’hui le nom du lauréat, Eduard Nápravník (1838-1916), n’est plus guère connu que des dictionnaires musicaux.

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Praga DaCamera

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Certainement le programme de chambre le plus intense qu’on puisse dédier à la mémoire conjointe de Svjatoslav Richter et de Dimitri Chostakovitch : le Quintette que le compositeur joua en tournée avec le Quatuor Beethoven dans l’URSS de 1940—fréquemment programmé avec les Pražak par Evgeni Koroliov, l’un des rares pianistes russes qui puisse se prévaloir d’une filiation directe avec Richter dans le répertoire russe et dans Bach—couplé aux quatuors de 1960, le 7° op.108, divertimento funèbre dédié à Nina Vassilievna († 1954) et le 8° op.110, vigoureuse protestation peut-être à la vue de Dresde détruite mais surtout en souvenir du massacre perpétré par le bolchevisme et la guerre.

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Diapason d'Or

de l'année 2010

En commémoration du bicentenaire de Robert Schumann, les PRAŽÁK se sont joints au pianiste russe Evgeni Koroliov, artiste aussi discret que connaisseur du répertoire pianistique de l’auteur des Kinderszenen et des grands cycles pour clavier de Bach, pour reconstituer le concert donné dans la matinée du 8 janvier 1843 au Gewandhaus de Leipzig par Clara Schumann et le Quatuor Ferdinand David. Étaient alors présentés, en premières publiques, le Quatuor en la mineur, le préféré de Mendelssohn, et le Quintette avec piano, charte du romantisme musical dont l’esthétique va faire date et inspirer tant Liszt que Brahms, Dvořák, Tchaïkovski, Franck…

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Cinquième volume consacré à l’œuvre de chambre de Schönberg. S’y déploie une écriture qui, après s’être appuyée sur les modèles traditionnels (scherzo et presto de jeunesse), évolue vers une densité mélodique et une clarté de contrepoint rendant la Symphonie de chambre op.9 aboutie et rayonnante autant dans ses transcriptions de chambre qu’étendue à l’orchestre. Le Quatuor op.30 atteint un équilibre magistral entre rythme et harmonie, mélodie et contrepoint, horizontalité et verticalité. Tous ces procédés se fondent en un art original de la variation continue. En en gommant l’aspect formel, les PRAŽÁK le rendent héritier d’autres viennois, Haydn, Mozart, Schubert, Brahms…et Beethoven.

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On doit au musicologue Antony Beaumont la résurrection de ces partitions de jeunesse de Zemlinsky, pianiste-compositeur débutant dans la fascination voire l’influence perturbante de Brahms, tout comme Korngold ou le jeune Schönberg. On découvre un court (inachevé ?) et étonnant chef d’oeuvre de musique de chambre avec chant sur les vingt premiers vers d’un poème mystique et morbide de Richard Dehmel. Rédigé probablement peu de temps avant la Nuit Transfigurée, le fameux sextuor de Schönberg, il en atteint en moins de huit minutes l’incandescence émotionnelle..

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Hommage à Glazounov qui a enseigné l’art classique aux compositeurs russes du XX° siècle et révélé la musique de chambre à une communauté acquise à l’art choral et lyrique. Ses élèves ‘cosmopolites’ (Stravinsky, Prokofiev) et ses héritiers de l’intérieur (Miaskovsky, Chostakovitch, Weinberg…) ont ainsi pu être des acteurs majeurs du monde contemporain. Ses propres œuvres sont aujourd’hui redécouvertes en leur perfection de facture, telles celles d‘un Mendelssohn russe chantant dans son arbre.

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